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lundi 23 avril 2012

Hommes, femmes, mode d'emploi

100 jours, en fait 93 aujourd'hui, mais bon c'est toujours plus classe de dire 100. C'est le nombre de jours qui nous séparent du début des Jeux Olympiques de Londres. Deux semaines de pure extase sportive ! Où comment ne pas décoller de la télévision tout la journée, et cette année, ce sera vraiment la journée puisqu'il n'y a qu'une heure de décalage (pas comme il y a quatre ans en Chine et qu'il fallait se lever au milieu de la nuit !). Enfin bref, je voulais parler de l'une des futures médaille d'or lors des ces JO. Une future médaille d'orqui sera à mettre à l'actif de l'Afrique du Sud (bon c'est une impression personnelle hein, c'est pas pour ça que la prophétie se réalisera!).

Caster Semenya, femme controversée
Bref l'Afrique du Sud gagnera probablement une 21e médaille d'or grâce au 800m en athlétisme avec Caster Semenya. Elle (oui elle) sort de l'anonymat le 31 juillet 2009 en réalisant la meilleure performance mondiale de l'année sur 800m, en battant le record d'Afrique du Sud, lors des Championnats d'Afrique Juniors (en même temps elle en profite pour pulvériser son record personnel de 7 secondes...). Du coup elle est qualifiée pour les championnats du monde qui se déroulent à Berlin en août de la même année. Plutôt balaise. Mais justement, ça met la puce à l'oreille et ça fait jaser. Beaucoup trouvent que la Caster a plus l'allure d'un castard : allure masculine, voix grave. Du coup, l'IAAF (Fédération internationale d'athlétisme) décide de faire un test de féminité... Plutôt cool... Le prélèvement est fait avant la finale de Berlin. Il faut dire aussi que la fédération sud-africaine avait déjà fait les tests avant les championnats du monde et avait quand même inscrite son athlète pour le 800m.  

Semenya pourra courir à Londres
Le prélèvement est fait avant la finale mais les résultats seront donnés après. Malgré la pression, le 19 août, elle devient championne du monde, en réalisant à nouveau la meilleure perf mondiale de l'année.
L'athlète refusera presque de prendre sa médaille, plutôt choquée par la pression internationale et le doute persistant autour de son sexe alors qu'elle sait qu'elle est une femme (mais à 18 ans pas facile à gérer... en fait même à 70 ans ça doit être dur). Semenya est déclarée hermaphrodite. Les résultats des tests de Caster affirment qu’elle souffre d’un syndrome rare d’insensibilité aux androgènes, qui l’aurait affligé de testicules non descendus, d’un taux élevé de testostérone, mais avec l’apparence physique dominante d’une femme avec vagin et utérus… Depuis l'athlète s'est remise de ses émotions. Le 6 juillet 2012, l'IAAF autorise Semenya à courir en tant que femme. Elle se prépare depuis pour les JO de Londres où elle devrait arriver avec un mental d'acier. Du coup c'est ma favorite pour ce 800m de Londres.

Erik(a) Schinegger, l'homme championne du monde
Mais Semenya n'est pas la seule à avoir fait débat dans le monde sportif à cause de son sexe. Je vous parlerai d'abord d'Erik Schinegger. Il nait en 1948, sous le nom d'Erika Schinegger. Erika devient championne du monde de descente, en ski, en 1966. Elle gagne également une épreuve de la coupe du monde de ski en 1967, lors du géant de Saint Gervais. Plus tard lors de la même année,on pratique un test médical qui établit qu'Erika est en fait un homme... Erik Schinegger était considéré comme une femme en raison d’une mauvaise conformation sexuelle : son sexe s’était développé à l’intérieur et il n'avait donc pas été identifié correctement pendant de longues années. Erika décide de se faire opérer et devient Erik. Par la suite il deviendra père de deux enfants ainsi que l'auteur d'un livre : L'homme qui fût championne du monde : ma victoire sur moi-même.

Renée Richard(s) Raskinds
Né en 1934, soit quatorze ans avant Erik Schinegger, Richard Raskinds a également une histoire peu banale. Il est un ophtalmologue éminent, spécialisé dans le strabisme, officiant à New-York. Dans les années 1950, il est également champion de tennis amateur, ce qui lui vaudra de participer à cinq reprises à l'US Open (1953, 55, 56, 57 et 1960). Durant les années 60, il entreprend de changer de sexe, persuadé d'être une femme. Il reculera juste avant l'opération, prévue à Casablanca et rentrera aux States. Il se marie là et a un fils. Mais en 1975 il divorce et décide finalement de franchir le pas : Richard Raskinds se fait opérer en Californie et devient Renée Richards. En 1976, à 42 ans, elle décide de remonter sur les courts de tennis. Mais l'USTA (Fédération de tennis US) a vent de son changement de sexe et lui interdit l'accès à l'US Open. L'année suivante, la Cour Suprême de New York lui donne raison, et elle arrive en finale du double dame de l'US Open sur ses quatre participations dans le tableau de double. Elle participera également à la compétition américaine à cinq reprises (1977, 78, 79, 80 et 81) en tant que femme dans le tableau simple et à trois reprises dans le tableau mixte. Elle arrivera à se classer 20e joueuse mondiale en 1979. C'est donc, à ma connaissance, la seule personne ayant participé à un tournoi du Grand Chelem dans le tableau homme et le tableau femme. Après sa deuxième carrière, elle reprendra sa place en tant qu'ophtalmologue.

samedi 21 avril 2012

The Jackie Robinson Day

Hier soir il y avait le match des New York Yankees contre les Boston Red Sox. Je parle de Baseball bien sûr. les Sox se sont inclinés 6 à 2, c'est con c'était justement jour de fête : on célébrait les 100 ans de Fenway Park, le stade de la mythique franchise. Mais bon au final c'est pas vraiment de ça dont je vais parler. C'était plus pour introduire le thème du baseball. Parce que dimanche passé (le 15 avril), je regardais sagement la télé, encore un match des Yankees. Puis vient le tour de Derek Jeter à la batte. Monsieur 3000 coups sûrs. Plutôt balaise le mec quoi ! Et il porte le numéro 2 normalement. Là en fait pas du tout, il avait changé de numéro : il portait le 42. Rien de bien intéressant en fait. Sauf qu'en y regardant plus attentivement je me suis rendu compte que tous les joueurs, sans exception, des deux équipes, les coachs et même les arbitres portaient le numéro 42... J'ai pas trop compris au début et puis le commentateur qui braille en américain : "And today all players wear the number 42, it's Jackie Robinson Day", ou en tout cas un truc dans le style. 
Jackie Robinson
 Et là, question existentielle : "Mais qui est ce Jackie Robinson" ? Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver, et l'homme a une vie pas banale. Jackie Robinson est né le 31 janvier 1919. Sa mère n'est pas très riche, il commet deux trois vols, rien de bien grave et il ne s'enlise pas dans la délinquance. Il a la chance d'avoir un exemple de sportif exemplaire dans sa famille : son frère Matthew Robinson qui sera médaille d'argent au 200m des JO de Berlin en 1936, derrière le mythique Jesse Owens. Au lycée il s'adonne donc à plusieurs sports, et en fait il est plutôt bon dans tout ! Il joue au baseball, est quarterback dans l'équipe de football, meneur de l'équipe basket et complète le tout en étant dans les équipes d'athlétisme et de tennis. Bref, un athlète on ne peut plus complet comme on n'en voit plus.

Entre 1939 et 1941, le jeune homme entreprend des études à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Il en sortira avec des lettres de recommandations pour le basket (meilleur marqueur de la division), pour le football (meilleur retourneur de punt national), pour l'athlétisme (record de conférence du saut en longueur) et pour le baseball. Plutôt pas mal puisqu'en plus il s'illustre aussi en golf, en tennis et en natation. Autant dire que quand, en 1965, l'université crée son Hall of Fame, il y est immédiatement admis. Pourtant il quitte l'université six mois avant la fin et s'engage dans l'équipe de football d'Honolulu. En parallèle il a un travail à Pearl Harbor... La saison de foot s'achève le 3 décembre 1941, le 5 il embarque pour retourner sur le continent, le 7 Pearl Harbor est attaqué. 

Robinson chez les Montréal Royaux
Après la guerre, il est recruté par le propriétaire des Dodgers de Brooklyn en ligue majeure et des Royaux de Montréal en ligue mineure. C'est là qu'il jouera sa saison 1946. Et grâce à lui l'équipe de Montréal gagnera sa division. Le combat pour faire accepter un noir n'avait pourtant pas été facile. Mais le plus dur reste à venir : Robinson va jouer en Ligue Majeure en 1947, dans la franchise des Dodgers. Et ce sera le premier noir à évoluer au plus haut niveau du baseball américain, du baseball mondial. Il fait ses grands débuts le 15 avril 1947, et réalise une prestation plutôt nulle. N'empêche le changement est en marche. En NFL, les Rams de Los Angeles accueillent Kenny Washington, le premier noir de la NFL. Un ancien équipier de Robinson à l'université. 

Le maillot de Robinson floqué du désormais mythique n°42
 La saison 47 se passe, avec ses hauts et ses bas, et finalement il est élu meilleure recrue de l'année et sera le premier noir à remporter la Ligue Nationale, même si les Dodgers échouent en finale contre les Yankees. Il jouera 10 ans pour les Dodgers et mettra fin à sa carrière le 5 janvier 1957, à presque 38 ans. Grâce à Branch Rickey, le patron des Dodgers, il aura révolutionné ce sport. Quand il commence en Ligue Majeure, il est le seul noir. 10 ans plus tard, treize des seize franchises ont intégrés des noirs dans leur équipe. 

En 1962, il est élu au Hall of Fame du baseball. Le 4 juin 1972, les Dodgers retirent son numéro 42 de la franchise. Il meurt le 24 octobre de la même année en ayant combattu jusqu'à la fin pour l'égalité entre Blancs et Noirs. Et puis honneur suprême, 50 ans après son début de carrière, le 15 avril 1997, la MLB décidé de retiré le numéro 42 de toutes les franchises.

Jackie Robinson Day : Tous les joueurs portent le n°42
En 2004, la MLB décide que le 15 avril serait désormais le Jackie Robinson Day. Le jour qui commémorerait l'homme qui a brisé la ligne noire, qui a brisé la ligne ségrégationniste présente depuis des décennies dans le baseball. Le 15 avril 2007, on commémore le 60ème anniversaire de son début de carrière. Pour l'occasion, la MLB autorise exceptionnellement les joueurs qui le désirent à porter le numéro 42 ce jour-là. Ils seront plus de 150 à l'arborer. L'année suivante, en 2008, ils seront plus de 300 à porte le numéro de Jackie Robinson, dont certains managers. En tout sur les trente franchises de la Ligue, neuf auront une composition de joueurs entièrement dotés du 42 mythique. L'année suivante, il est désormais obligatoire pour tous de porter le numéro 42 lors de ce 15 avril, aussi bien pour les joueurs que pour les entraineurs et les arbitres. Enfin en 2011, les équipes qui ne jouent pas le 15 avril devront arborer le 42 dans leur stade, dans la deuxième quinzaine du mois.

C'est donc, on peut le dire, un destin exceptionnel pour ce joueur de baseball, ce sportif accompli. A l'image d'un Wilt Chamberlain qui a marqué l'histoire de la NBA, ou d'un Pelé pour le football, Jackie Robinson a marqué le baseball américain.

Plus d'infos :
http://thoughtsaboutbaseball.blogspot.com/2011/04/liveblogging-jackie-robinson-day.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jackie_Robinson
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jackie_Robinson_Day

dimanche 8 avril 2012

Le mix (10)

Le mix, dixième du nom, avec du basket et du football. On commence directement avec l'info qui a fait plaisir aux Magic d'Orlando (qui avaient accueilli le All Star Game fin février), à savoir le fait que Dwight Howard reste bien dans la franchise. Après avoir resigné pour un an, le pivot des Magic a fêté ça sur le parquet lors de la présentation des joueurs avant un match contre les Nets. Pour le coup il a effectué une petite chorégraphie à faire pâlire Shakira, encouragé par ses coéquipiers.


En NBA toujours, mais dans le public cette fois. Il semblerait qu'une des fans des LA Clippers soit vraiment excitée (c'est le cas de le dire) de se trouver aussi près de ses idoles....


Basket toujours, mais en Europe, au FC Barcelone. L'arrière de l'équipe catalane Juan Carlos Navarro a réalisé un petit exploit à l'échauffement : 30 paniers à 3 points d'affilée ! Du pur bonheur.


Enfin une photo. C'est la première qui se trouve dans un mix, et il y en aura deux dans celui-ci. La photo, c'est une coupe de cheveu. A San Antonio, un coiffeur peut vous faire une coupe à l'effigie de votre idole. C'est parfois plus intelligent que de faire un tatouage. Ici, Michael Jordan.


On passe au football et cette décision arbitrale très bizarre, au Vietnam. Un arbitre donne une carte rouge à un joueur pour une faute dans le rectangle ... Puis après concertation avec son juge de touche, c'est "tout naturellement" qu'il annule sa décision et invite le joueur à reprendre place sur le terrain... Bizarre ...


Et puis ce beau geste, qui devrait inspirer au plus haut niveau, même si on sait que les enjeux, sportifs et financiers ne sont pas forcément les mêmes. Néanmoins, on aimerait voir ça plus souvent. Vittorio Esposito, joueur du club amateur de Termoli tombe dans le grand rectangle, sans subir de fautes. Quand il se rend compte que l'arbitre donne penalty, il décide de réparer sa simulation en tirant le penalty dans les nuages. Du fair-play pur et simple, et ça, ça fait du bien.


Pour clôturer ce mix, une photo. Une photo de Luis Figo, qui s'est adonné aux joies du golf pour une œuvre de charité. On ne sait pas s'il a fini le parcours en-dessous ou au-dessus du par. Ce qui est néanmoins certain c'est qu'il avait plus de goût lorsqu'il portait un maillot de football.