Non lui il n'est pas noir, c'est le blanc de peau, comme aurait pu dire Nougaro. Ce n'est pas non plus de celui qui a mis un petit pas pour l'homme sur la Lune dont je vais parler. Mais bien de celui qui a eu un cancer et qui s'en est remis ! Un homme comme tout le monde, en fait, puisqu'il n'a pas gagné de Tour de France et finalement comme beaucoup de gens... Oui, c'est vrai, il a été champion du monde, mais Boonen et Gilbert l'ont fait aussi, c'est direct moins exceptionnel que Merckx qui a mis son nom cinq fois au palmarès du Tour !
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2005, Armstrong avait 7 Tours de France. En 2012 il a tout perdu |
Et oui Lance au bras fort, pris par la patrouille. Tout le monde en parle depuis maintenant fin août, depuis que l'USADA a remis un rapport basé sur les témoignages des anciens coéquipiers de l'Américain. Et là-dessus l'UCI en remet une couche, en lui retirant les sept Tours qu'il a gagné. Alors est-ce que c'est bien ? A priori oui, ça montre que personne n'est impunissable en ce bas monde. Cependant quelque chose me chagrine : finalement Lance n'a jamais été pris réellement, tous ses tests sanguins pendant sept ans n'ont jamais dit clairement qu'il s'était dopé.
Mais en fait, tout le monde le savait, puisque tout le monde se dopait, mais au final c'était bien mieux de se voiler la face. Enfin bon, on va quand même lui retirer ses sept tours. Mais alors, que faire ? Faut-il mettre les seconds en première place ? Comme ça a été le cas avec Contador et Schleck ? Mouais pas convaincu que la redistribution des podiums du Tour de
France de 1999 à 2005 soit une bonne idée ! La tâche paraît compliquée,
et ressemble à un véritable casse-tête pour désigner vainqueur un
coureur vierge de toute accusation de dopage... En 1999, le deuxième du
Tour de France est le Suisse
Alex Zülle. Impliqué dans l'affaire Festina l'année précédente, il
avoue s'être dopé et sera suspendu sept mois. L'Allemand Jan Ullrich
(deuxième en 2000, 2001 et 2003), l'Espagnol Joseba Beloki (deuxième en
2002) et l'Ialien Ivan Basso (deuxième en 2005) ont tous été sanctionnés
pour avoir
été mêlés à l'affaire Puerto, vaste scandale de dopage mis au jour en
2006. Seul Andreas Klöden, deuxième en 2004, n'a jamais été pris par la
patrouille même si plusieurs de ses coéquipiers l'ont accusé d'avoir procédé à des transfusions sanguines durant le Tour 2006 qu'il termine également à la deuxième place.
En gros, c'est un peu un combat d'hypocrite. Maintenant, qu'est-ce qu'il faut en tirer comme leçons ? Qu'a priori, on peut radier à ce moment-là 80% des vainqueurs du Tour de France. Mais pourquoi tous les laisser au palmarès et en ôter le Texan ?
Parce que finalement, il était certainement dopé, mais les autres aussi, du coup il reste le meilleur, puisqu'à dopage égal, il battait quand même tout le monde. Enfin, je lisais encore que le cyclisme devait se remettre en question, que ce n'était pas normal d'avoir autant de dopés... D'un autre côté c'est peut-être le seul sport où il y a autant de contrôle, une sévérité exemplaire et une image sans cesse à redorer. Quand tous les autres sports pratiqueront la même sévérité, tout au long de l'année, le cyclisme sera peut-être devenu le sport le plus propre.
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En rose un dopé convaincu (Marco Pantani), et on a tenté de faire croire pendant des années que le mec en jaune (Armstrong pour les distraits) à côté, lui, ne prenait rien ! |
Un autre solution serait peut-être
celle-ci : La question est de savoir si les instances du cyclisme ont vraiment envie de mettre un terme au dopage dans leur sport ?
Le Tour de France, par exemple, a besoin de coureurs dopés pour faire
rêver. Une fois l’Alpe d’Huez avalé en 36 min 50 par Marco Pantani, plus
personne ne pourrait encore s’enthousiasmer sur une pénible ascension
en 1h10…Alors dans ces conditions, si on ne peut rien faire et qu’on ne
veut rien faire, pourquoi ne pas tout simplement accepter que le
cyclisme soit un sport mécanique où l’on cherche à améliorer
la carrosserie (le vélo) et le moteur (le cycliste) ?