Le Tour de France est fini depuis bientôt une semaine, mais laissez-moi vous raconter un petit bout d'histoire. Je parlerai aujourd'hui de Pedro Delgado. Delgado est un cycliste espagnol. En 1988, il remporte le Tour de France, malgré un contrôle positif au probénécide, un produit masquant permettant de dissimuler la prise d'anabolisants. Il se trouve que le produit incriminé est interdit par le CIO, mais pas encore inscrit sur la liste des produits interdits par l'UCI. Il n'est donc pas exclus du Tour pour dopage et finit premier de la Grande Boucle. En 1989, Delgado revient donc sur le Tour visant un deuxième maillot jaune à Paris. L'Histoire en décidera autrement, et ce dès le prologue. En effet, à l'époque on n'utilise pas encore de vélos sur rouleaux pour l'échauffement d'un contre la montre. Les coureurs roulent donc dans les rues adjacentes au départ. Ce jour-là, l'Espagnol estime qu'il y a beaucoup trop de monde aux alentours du départs et décide donc de partir s'échauffer dans des rues un peu plus lointaines. Ce faisant, il ne se rend pas compte qu'il est en retard pour le départ. Delgado partira du prologue avec 2'40" de retard. Pour perdre encore 14". Il sera donc au soir du prologue avec un retard de 2'54". Même si ce n'est pas ce qui lui fera perdre le Tour cette année-là, la motivation n'y est plus vraiment. Sans ce retard, il aurait terminé à 56" de Greg Lemond et 48" du regretté Laurent Fignon. Delgado ne sera plus jamais troisième du Tour. En 1989, pourtant, il se consolera en remportant son tour, la Vuelta, pour la deuxième fois (première victoire en 1985). Il arrêtera sa carrière en 1994 avec à son palmarès trois victoires dans les grands tours (un tour de France et deux tours d'Espagne).
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