Nombre total de pages vues

samedi 28 mai 2011

Il était une fois la F1, c'était en 1982 ...

N'en déplaise à Claude François et Pascal Obispo, je n'aborderai pas leur année qui sont respectivement 1962 et 1980 mais cette saison de Formule 1 de l'année 1982. Cette année-là, Keke Rosberg (le père de Nico) devient champion du monde du championnat des pilotes, en arrivant un peu par défaut dans l'écurie Williams au début de la saison. Il devient champion du monde en ne gagnant qu'une seule des 16 courses de la saison. Cette saison-là d'ailleurs il y aura onze vainqueurs différents. 
Didier Pironi
Autant dire que le championnat est plutôt disputé. Rosberg gagnera le championnat pour cinq petits points seulement devant Didier Pironi. C'est justement sur Didier Pironi que je vais m'attarder, c'est autour de lui que je vais axer la chronologie de cette saison. En 1982, il est pour sa cinquième année au volant d'une Formule 1. C'est sa deuxième saison sous les couleurs de Ferrari et il a comme coéquipier le légendaire Gilles Villeneuve (le père de Jacques, qui sera champion du monde en 1997). Les deux pilotes sont très amis, et s'entendent très bien malgré la concurrence interne à l'écurie. Didier Pironi est également engagé dans son sport et est le porte parole des pilotes. Toujours très impliqué dans les questions liées à la sécurité, Didier Pironi se transforme ainsi en véritable leader syndicaliste lors de la fameuse grève des pilotes au  Grand Prix d'Afrique du Sud. En réaction au contenu du projet de super-licence que la FISA (Fédération Internationale du Sport Automobile) et la FOCA (Formula One Constructors Association) tentent de leur imposer, tous les pilotes à deux exceptions près décident de boycotter les premiers essais et de faire grève. Afin de maintenir leur cohésion et de résister aux pressions de leurs employeurs. Didier Pironi négocie avec les instances dirigeantes et ils arrivent finalement à un accord. Le Grand Prix aura dès lors bien lieu, avec tous les pilotes. Lors du 4ème Grand Prix de la saison, les écuries affiliées à l'association des constructeurs, essentiellement les écuries britanniques, décident de boycotter le  Grand Prix de Saint Marin, pour protester contre la disqualification de Nelson Piquet et Keke Rosberg lors du Grand Prix du Brésil (2è course de la saison). Le Grand Prix surréaliste voit partir 14 voitures, et seulement 5 arriveront au bout. En fin de course, alors que le Gilles Villeneuve était en tête devant son coéquipier Didier Pironivue de l'arrivée, le stand Ferrari passa aux deux hommes le panneau « SLOW » (ralentir), une manière implicite de leur ordonner de geler leurs positions.
Les restes de la voiture de Villeneuve après l'accident
Malgré cela, Pironi attaqua Villeneuve, qui réagit. Le français réussit pourtant son coup et gagne la course. S'estimant trahi par son coéquipier et ami, Villeneuve, le visage fermé, refusa ostensiblement de célébrer le doublé Ferrari sur le podium. Pironi n'aura jamais l'occasion de s'excuser. En effet, deux semaines plus tard lors des qualifications pour le Grand Prix de Belgique sur le circuit de Zolder, Villeneuve meurt, en partant à l'assaut du chrono de Pironi lors des qualifications. Il se tue après avoir heurté la March de l'allemand de l'ouest Jochen Mass qui roulait au ralenti. il est littéralement éjecté de sa monoplace. Certains disent qu'il était déjà mort au moment du contact avec la voiture de Mass (Vidéo). Trois Grand Prix plus tard, le monde de la Formule 1, va connaitre une nouvelle tragédie. Lors du Grand Prix du Canada, Didier Pironi réalise la pole position lors des qualifications. Mais au moment du départ, il cale. Tous les pilotes l'évitent sauf Riccardo Paletti. L'Italien, déjà lancé n'a pas le temps d'éviter la monoplace de Pironi. Pour son deuxième Grand Prix, Paletti meurt sur le coup (Vidéo). Pironi continue pourtant son bonhomme de chemi et mène au championnat des pilotes. Mais il ne voit pas venir son crash à lui lors des essais du Grand Prix d'Allemagne. 
La voiture de Pironi après son envolée
Lors des derniers essais disputés sous la pluie, Pironi se fait surprendre par la Renault au ralenti de Prost, masquée par un épais nuage d'eau en suspension. Après un terrible vol plané, la Ferrari retombe lourdement : grièvement touché aux jambes, Pironi parvient à éviter l'amputation mais sa saison s'achève. Le lendemain la course est remportée par son coéquipier Patrick Tambay, remplaçant de Villeneuve depuis Zandvoort, qui a profité de l'accrochage entre le leader Piquet et le chilien Eliseo Salazar, retardataire maladroit. Juste après l'accident, pris d'une soudaine fureur ou d'une peur rétrospective, Piquet frappera d'un coup de poing Salazar. Ne disputant dès lors pas les quatre derniers Grand Prix (Autriche, Suisse, Italie, et Las Vegas), Pironi sera tout de même sacré Vice-Champion du monde 1982. Keke Rosberg en profitera pour remporter le titre pour cinq petits points seulement. Pironi remontera dans une Formule 1 en 1986 mais sans convaincre. Il se tournera alors vers les Formule 1 de la mer (les bateaux off shore). C'est au volant d'un de ceux-ci qu'il trouvera la mort le 23 août 1987.

La saison 1982, une saison bien noire pour le sport automobile roi. Depuis bien évidemment, la sécurité a été améliorée, mais les accidents graves ne sont pas pour autant fini (Senna, Kubica, ...).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire